Un beau jour, ma maman et mes oncles et tante décidèrent d’offrir à leur maman (ma mémé) un Honda Camino bleu (en plaque jaune, limité à 25km/h et ne nécessitant pas de permis) pour qu’elle puisse continuer à assister aux réunions de son club de pensionnés malgré sa hanche qui commençait à montrer des signes de fatigue. Elle est montée dessus, et s’est écrié : oooooouuuuh, c’est bien trop lourd pour moi, je préfère mon vélo. Quand j’en ai pris possession (merci à elle) le jour de mes 16 ans, il était donc matching pignole, avec 2,5km au compteur, certifiés par la première propriétaire.
Après m’être trainé la b.te à 25km/h pendant une semaine, j’ai décidé qu’il fallait faire avancer un peu la bête, et qu’il fallait donc aller chercher des chevaux. Après qq tentatives autant artisanales qu’infructueuses (enlever le clapet sous le carburateur, ça ne marche pas ; forer des trous dans l’échappement avec une longue mèche, ça n’apporte pas grand-chose non plus …), je lui ai mis un kit 70cc. Le Camino atteignait maintenant les 70km/h, et j’ai donc jugé utile de m’offrir un beau casque intégral (c’était ça ou renforcer les freins, et je ne savais pas comment renforcer les freins …). Comme je n’avais tjs pas le permis cyclo, j’ai laissé la plaque jaune dessus (donc pas besoin de permis, vitesse limitée à 25km/h). Mes potes se sont bien moqués de moi, jusqu’à ce que je leur mette une valise à chaque départ de feu rouge. En ville, j’étais imbattable. Sur la route, avec leurs motos 50cc à 5 vitesses, ils étaient les plus rapides.
Cependant, ce Camino présentait un inconvénient majeur : il était monoplace. Si je voulais amener une petite amie chez moi (pour une conversation plus au calme, hein), c’était compliqué. J’ai bien essayé un plan où la gonzesse prenait le bus, avec moi qui suivait sur le Camino, mais quand je la récupérais à la descente du bus près de chez moi, la magie du moment avait fait place à la dure réalité, et de conversation au calme, il n’était plus question (même quand je leur expliquais qu’il n’y avait personne à la maison, vu qu’on était mardi apm et que tout le monde était soit au taf, soit à l’école, où nous étions censés être aussi ….).
N’y tenant plus, j’ai passé mon permis cyclo et me suis offert une Honda MT5 d’occasion (comprenez : déjà traficotée, qui roulait à 80km/h). Non seulement cette moto a grandement contribué au développement de ma vie seksuwelle et affective, mais elle m’a aussi fait découvrir les joies du pilotage. En effet, prendre les virages au maximum des possibilités de la bécane (et du païlote), c’est déjà grisant, mais quand il faut en plus jouer avec les 5 vitesses, c’est franchement jouissif. Je connaissais par cœur le chemin pour aller à l’école. Je traversais Grâce-Hollogne a donf (je passais devant chez Sandra Kim, mais vous vous en foutez …). Le plus challenging, c’était le jour du marché. Je crois que j’ai qd même flanqué la frousse à l’une ou l’autre ménagère en traversant le marché à 50km/h tout en frôlant les fanes de carottes qui sortaient de leur cabas.
Après avoir essayé de me suivre en ville, mon pote plus âgé et propriétaire d’une Kawazaki KH400 a décidé que j’avais le niveau de pilotage requis pour qu’il me prête sa bécane en échange de mes devoirs de mathématiques. C’était sympa : j’avais les avantages sans les inconvénients, et mon pote n’avait jamais eu d’aussi bonnes notes. A real win-win deal.
Ce même pote a rapidement échangé la Kawa contre une Honda VF750, qu’il me prêta aux mêmes conditions. Un de mes plaisirs était la route qui monte des Guillemins vers l’observatoire de Cointe. Un jour, j’ai laissé mon pied sous le sélecteur de vitesse dans un virage abordé un peu vite, et ma chaussure en a été toute rappée. Quand mon pote a vu ça, il n’a plus voulu me prêter sa moto. Heureusement, je ne lui ai jamais dit que j’avais mis le compteur à + de 200km/h en redescendant par l’autoroute.
Un peu plus tard, ayant enfin atteint l’âge tant attendu de 18 ans, j’ai passé mon permis (à l’époque, voiture + moto sans limitation de cylindrée). J’ai alors consommé une Mini 1100 Spécial (rouge, toit vinyl, sans sièges couchettes) et une Alfasud (rouge aussi, avec sièges couchettes). N’ayant pas les moyens d’entretenir correctement une auto, et n’ayant pas de place dans le garage (alors qu’il y en avait juste assez pour une moto), j’ai ensuite usé coup sur coup deux Suzuki 380GT. A l’époque, c’était des vieilles motos d’occasion dont plus personne ne voulait. Une d’entre elle était équipée d’un 3 en 1 assez bruyant, et mes potes me disaient que quand j’accélérais devant le Perron, on m’entendait jusqu’à la prison St Léonard, mais je crois qu’ils exagéraient.
Ensuite, entrée dans la vie professionnelle, obligation d’arriver sec et propre au taf, donc vente de la Suzuki et achat d’une auto. Néanmoins, un peu plus tard, je suis tombé sur une annonce pour une 380GT que je me suis empressé d’acheter. Je l’ai utilisée comme moto de loisir pendant plusieurs années avant de la remiser becoze enfants en bas âge. Cette moto est tjs dans mon garage.
Comme madame avait envie de faire des ballades avec moi, nous avons acheté une Honda CB 200 (de ’71 ou ’72, sais plus). Madame n’y a jamais vraiment pris goût, et la moto est également dans le garage.
J’ai dernièrement acquis sur un coup de tête une Kawazaki ZX9R de 1998. Moto beaucoup trop puissante pour mes modestes capacités (ça me coute un slip chaque fois que je la sors), mais tellement grisante.
Derrière tout ça un vieux Solex, je ne sais pas quel modèle exactement, qui m’a été donné pour vider une cave.
Le Gilera Nexus 500 et le BMW 650 GT ne comptent pas, car ce ne sont pas des motos.
J'essayerai de vous poster des photos à l'occasion.