Club911

Pourvu qu'il y ait passé trois semaines.

En attendant la suite que je posterai normalement ce soir et pour ceux qui veulent visionner les images brutes avec le doux son du vent et de la neige sur la GoPro , j’ai uploadé cette vidéo hier soir

C'est l'intégrale de la montée vue avant depuis Honningsvåg jusqu'à Skarsvåg.

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Ca me fait penser à cette émission où des camionneurs se tirent la bourre sur le nombre de trajet qu'ils font et roulent souvent sur des routes comme ca et où ils doivent chainer

Ice Road Truckers (original)‎

Routiers de l'extrême

c'est ca

J'ai suivi une formation de contorsionniste pour pouvoir profiter de la couchette que je me suis aménagé derrière le demi-arceau

Et c’est reparti pour la suite mais l’épilogue est proche


Jour 11 – Inari

Il fait gris et doux. A peine -2°. J’ai limite chaud. Un double expresso, je charge les bagages et entame le nettoyage des passages de roues et du bas de caisse. Je vire quelques blocs de glace, gratte ce qu’il reste et démarre la GT3.


















Plein, contrôle des pressions (trop hautes de 100 à 200g), un casse-dalle pour la route et c’est parti. Bye bye Inari !

Il est 14h30 et il fait nuit à 17h30. Je reprends la route de mercredi dernier mais hésite à poursuivre plein sud sur Tornio à la frontière suédoise via la route principale pour éviter la poudreuse. Je descends donc vers Kittilä à côté de Levi (hôtel Panorama).

Je prends donc la 955 direction Kittilä. Ensuite je tourne à gauche sur la 9552 au bout de 115 km.

Un petit aperçu en mouvement. Certains pourraient être déroutés par ce qu’évoque la musique

Mot de passe : nordkapp

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J’ai du mal à reconnaitre la route, la neige est mieux tassée et la route est plus large. 85 km sur la 9552 au milieu des sapins toujours gavés de neige.





Le rétro droit est abaissé pour mieux apprécier le mur de neige et surtout pour bien positionner la roue arrière droite.




Je traverse Kittilä à la nuit tombée et prends la direction de Kolari, un des points de passage vers la Suède.





Une heure plus tard.




Kolari ! il est 19h30 (CET+1). Plutôt que de continuer tout droit et me taper en Suède une neige en mode vibreur, je pique plein sud sur la E8. J’aviserai à la bifurcation vers Overtorneå. La route 98 entre Övertorneå et Överkalix est la plus courte pour rejoindre Luleå. Mais dimanche dernier elle était en mode vigilance à cause de la neige et de la glace. Il fait bien nuit et je roule à 80-90 sur les sillons de bitume, le reste étant couvert de neige et de glace. 120 km plus tard, j’arrive à l’intersection menant en Suède via la 98. Il neige un peu.







Je me gare et vérifie sur la carte le trajet. Je suis claqué mais il me reste 160 km. Il neige tranquillement quand on est à l’arrêt. A plus de 80, une autre histoire… Je jette un coup d’œil sur le site de prévision des aurores boréales et là choc ! Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrr !



Une tempête solaire mineure de niveau G1 est prévue pour la soirée avec visibilité des aurores jusqu’à Copenhague et l’Ecosse. Petit coup d’adrénaline. Je me rue vers les cartes météo en temps réel. Je cherche une éclaircie pour la soirée quitte à continuer plein sud vers la Finlande côte ouest. Que dalle ! La seule zone au ciel dégagé est le nord-ouest de la Norvège vers Hammerfest et… Nordkapp. Impossible. Je suis dégoûté.

20h30 (CET+1). Il neige de plus en plus fort et cela fait 20 min que je suis à la frontière, hésitant.

Le pont vers la Suède.



Je fais le deuil de cette soirée exceptionnelle pour les chanceux sans nuages. Je décide enfin à me bouger et je prends alors la 98.

Elle est large, les bas-côtés faisant partie du terrain de jeu. Je recommence à pester et j’ai hâte d’arriver à Luleå. J’ai très faim. Il neige toujours. Je me cale au milieu et cruise à 100 tout le long ne ralentissant que lorsque je croise des caisses.

Plein phares, j’ai l’impression d’être dans un jeu vidéo. Curieux de rouler de nuit sur un tapis blanc aux vitesses légales (et un peu plus ). La GT3 ne me prend pas en traitre, ça freine bien en mode progressif. Je tente quelques freinages appuyés aux entrées de villages. L’avant tient et l’ABS se déclenche à basse vitesse si on appuie à fond. Pas de comportement inquiétant.

Je suis sur l’autoroute et il fait -5°. La poudreuse commence à recouvrir tout doucement la voie de gauche, sur celle de droite, ça virevolte et je ne baisse pas le rythme roulant à la limite légale, 110. Au bout de quelques kilomètres, l’autoroute est entièrement enneigée mais de la bonne neige. Je continue en roulant au milieu des voies, les pleins phares éblouissant les flocons. Même pas besoin d’essuie-glaces, on se croirait dans une soufflerie.

Mot de passe : nordkapp

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Overkalix, il neige toujours et je repique sur la E10 jusqu’à Töre, à 50 km de Luleå.

Luleå est à l’approche, je quitte l’autoroute pour rejoindre le Clarion Sense. Il est 23h00. Il neige un peu.

Inari (Finlande) > Luleå
360 km
60 km/h
10 L/100



Check-in sans réservation, je me gare dans le parking de l’immeuble à la même place qu’une semaine auparavant. La 997 TT EDF est là.

Je suis explosé et je me sirote une binouze dans le lobby pour clore cette journée. C’était mon dernier roulage sur la neige. Elle me manque déjà…

Avant de me coucher, je remue le couteau dans la plaie





Ciel dégagé à Nordkapp où j’étais encore la veille.








Jour 12 – Luleå

Je m’attarde au petit déj, un peu nostalgique des précédents jours. Dehors il neige et il fait doux. Tout est relatif

Check-out à midi. Je descends au parking et à la même heure exactement une semaine auparavant, la 997 TT quitte le parking. J’en profite pour aller saluer son propriétaire qui s’enquiert du déroulé du roulage.

Je quitte l’hôtel et direction la station de lavage. J’achète un shampoing en plus du produit dégraissant que tout le monde utilise ici, histoire de bien virer le sel de la veille et le gras routier.





45 min plus tard, je quitte la ville. La route est enneigée et abondamment salée en ville et sur l’autoroute. Il neige pas mal.









Les km défilent.






La voie de gauche est parfois impraticable et je décide ne pas m’y aventurer tant que ce n’est pas de la neige bien fraiche et non de la slush. Je reste alors bloqué derrière des camions. Au bout d’un moment je tente la gauche. A peine les roues dessus, c’est slushhhhhhhhhhhhhhhhh et hop je me remets à droite Je ronge mon frein à 90 derrière les trucks









La voie de gauche est souvent la plus dégagée au moment où l’on passe d’une à deux voies. Petite fenêtre de tir. Certains me dépassent et ça balance plein de paquets sur l’avant. Ca y est, je prends mon courage à deux mains, 5ème sur le couple.

Schlusssssshhhhhhhh

Silence

Shlusshhhhhh

Ca y est je suis à gauche et pour le moment je suis dans le sens de la circulation. Je serre au max le camion qui ne fait pas d’effort pour se décaler

Respiration coupée. Cligno à droite, sclussssssssssssshhhhhhh silence schlusssssshhhhhhhhhhh. C’est passé ! Je ne sais pas à vrai dire s’il y a un risque à rouler sur cette merde et de partir en vrille. Les Nokian WR ont des sculptures profondes qui évacuent bien la neige. Peut-être que je psychote pour rien…
Je me sentais plus à l’aise à 100 110 sur la neige.

Mot de passe : nordkapp

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Il est 17h30, et il neige toujours.



16h45, il neige de plus en plus fort et elle tient !




A hauteur de Sundsvall, plus de chutes de neige. C’est salé partout et il fait 0°.


J’ai décidé de pousser jusqu’à Soderhamn. J’avais repéré pendant la préparation du road book un Best Western au bord de l’autoroute.



22h15. J’y suis.
Une nouvelle fois, je négocie le tarif web à la réception. C’est ok. La cuisine du restau est fermée depuis un moment. Je repars faire le plein dans la station à côté et prendre de quoi diner. La pompiste a des yeux sublimes ! Encore une poupée. Je lui pose la question sur le fait que je vois souvent des jeunes dans les stations. Les salaires sont inférieurs pour cette catégorie me répond-elle. Je repars vers mon hôtel. Le chauffage est faiblard et je me les pèle. Il ne sera pas retenu pour un prochain passage. Mails du boulot, dîner et dodo. Demain je pousserai jusqu’à Varnamo plutôt que Jonköping. Ce sera la dernière nuit en Scandinavie. Je commence à avoir chaud avec mes couches, mes doubles couches

695 km 8h12
87 km/h
8.6 L/100

T'as assuré le depassement de deux voitures en marche arrière super doué

Du rêve que j'achète cash au prix fort que tu me vends la

Elle tire un poil trop court sur ce rapport de boite mais c'est passé

dur dur le retour !

Le mec en face a même reculé, quand il a vu l'aileron

Alors au précédent épisode, après une journée de liaison sous la neige, j’en étais à mon avant-dernière nuit en Scandinavie. Il me reste 2250 km pour rejoindre Paris dans la joie et l’allégresse

Jour 13 – Soderhamn


Grasse mat jusqu’à 10h00. Café dans la piaule et mails du taf.
J’ai commencé la partie la plus chiante. Les étapes de liaison. Plus de neige qui tombe comme ce fut le cas quasiment pendant tout le roulage de la veille. Une route quasi sèche et les km qui défilent. 635 km de prévus.





Je repars et rien de spécial. Je m’arrête à une station à Uppsala pour acheter un casse-dalle et laver la GT3.


Ca tombe bien, il y a une station de lavage à côté. Je finis le produit qui vire la mixture de sel et de produits pétroliers. Je passe 20 min à tout nettoyer. Les jantes ont du sel et du gras noir collés dessus. Je passe la lance partout en espérant qu’il ne reste plus rien. Un nettoyage un peu plus poussé s’imposera au retour. D’ailleurs je ne sais pas trop comment je m’y prendrai. Amis en pavillon, ceci est un appel





J’arrive à hauteur de Stockholm. Ca roule bien au début. Puis ça bouchonne gentiment. D’ailleurs les panneaux d’affichage affichent des vitesses différentes : ça passe de 70 à 50 puis 30 en fonction du flux et ça a l’air de fonctionner car l’effet accordéon est limité.

J’arrive à Varnamo. Il est 19h45.

630 km 7h40
90 km/h
8.6 L/100

Check-in. Le restau est encore ouvert. Quelques clients en salle. Je commande un burger et une bière locale. Pas beaucoup de photos, quelques vidéos prises avec la GoPro d’intérieur. Le classement est vite fait. Quelques mails du boulot.
Nordkapp semble si loin. Comme irréel. Les routes enneigées au milieu de nulle part aussi. Le bruit de la poudreuse soulevée par la roue arrière droite et qui fait shhhhhhhhhhhh dans le passage de roue me manque. In the middle of snowhere me manque…





Jour 14 – Varnamo



11h30. Pas de pdj.



Direction la Statoil à côté pour le plein, liquide lave-glace, casse-dalle. Le caissier me pose des questions sur la GT3. Il est originaire de la côte ouest suédoise. Il a une Panamera V6. Il me souhaite un bon retour et je repars, enchainant les km sous un beau soleil. Il fait doux et la fin de l’hiver est proche.

Je traverse le pont entre Malmö et Copenhague. Mon frangin est en séminaire à Copenhague. Je prends une photo des panneaux indiquant la sortie vers la capitale et la lui envoie.



J’étais à 300 m du centre de conférence où il se trouvait mais impossible pour lui de sortir me répond-il . Je continue et la campagne danoise défile. 15h25 j’arrive à Rodby. Je prendrai le bateau de 15h45.

Älsak vilt = amour du jeu (en suédois )



Il fait bon sur le pont où je déjeune.



Il fait 10-11° et je décide de rouler à un rythme peinard pour ne pas ruiner les Nokian qui chauffent vite. Pas de trafic dans mon sens.

19h00, j’arrive à l’hôtel à Brême. La GT3 est sous la fenêtre de ma piaule.

Une petite Franziskaner en apéro an admirant ces rondeurs





Direction le restau.

Léger



Pas léger



690 km 6h15
113 km/h
9 L/100


Jour 15 – Bremen

Beau temps !



PDJ







Le temps est sec et comme il n’y aura plus de sel sur la route, je décide de chercher de nouveau un lavage à Brême pour repasser un coup sur toutes les parties exposées. J’en ai repéré un à 20 min de l’hôtel. Et j’espère ne pas avoir à faire de nouveau demi-tour.

Sur place, j’en profite aussi pour mesurer l’usure des pneus. -1 mm à l’arrière. Ca reste honnête pour 5600 km sur le goudron et 2000 de glace et de neige.



Je suis sur le point de reprendre la route lorsque je reçois une photo d’un pote de Casa : TBD d’une 997. Le coup de fil s’impose. Après des mois de recherche d’anciennes sur place et l’assèchement du marché local (qui est déjà tout riquiqui), il a fait l’acquisition avec son frangin d’une 997 3.6, 2004 71000 km première main, cadeau d’un époux à sa chère et tendre. Bienvenue au club ! Il s’est d’ailleurs inscrit (ricosaab).

13h30 je me décide à partir. Ce sera soleil sur tout le trajet.









Un peu de trafic en Belgique et à Namur, je quitte l’autoroute en salivant déjà à l’idée de la griotte. La portion double voie de la 97 est la pire de tout mon road trip. La chaussée est rainurée et ça vibre. A 120 c’est supportable. 19h30 je suis sur place et déception !



C’est fermé. Putain j’aurais dû passer un coup de fil… A Mariembourg je fais le plein à la station Total et grand sourire ! Je dévalise le stock de griottes et brunes, plus rien en arrière-boutique



16 petites bouteilles qui prendront place dans ce qui reste d’espace dans le coffre.

Le reste se fait en cruising. L’A4 est fermée à 30 km de Paris, ce sera un détour par la N104, A6 et je coupe le moteur à 23h35. Je décharge la voiture. Du moins l’habitacle, le coffre ce sera pour plus tard.

930 km 10h30
91 km/h
9.5 L/100

Ce fut différent, très différent du précédent road trip en 2014, en plein été.

Les paysages ennuyeux, plats et boisés ont laissé place à des cartes postales. Le danger des traversées d’animaux a laissé place à celui du temps hivernal, de la neige, de la glace, une première pour moi après les premiers tours de roue hésitants lors de la Virada Bianca.

Je m’étais préparé aux -30°, je n’ai eu droit qu’à -20°.

Je m’étais préparé à user abondamment de la pelle. Elle est restée au sec.

Je craignais la sortie de route. Les baquets ont rempli leur rôle, m’avertissant d’une amorce de dérive (que je n’ai pas cherchée activement .

Les Nokian WR ont été à la hauteur de ce que l’on attend d’un pneu neige non clouté.

Le TC ne s’est déclenché que sur demande. Plus de 8000 km dont 2000 sur la neige et la glace.

La GT3 a étonné, intrigué en été. Cette fois-ci, ce fut un ovni noir sur un tapis blanc.

Il va falloir laisser décanter les souvenirs. Il est 2h30, je bosse le lendemain et je ferme les yeux, bercé par les aurores boréales, les traversées de forêts aux sapins chargés de neige aux cimes léchées par le soleil couchant, le son de la poudreuse s’enroulant dans les passages de roues, le reflet des phares sur la glace lors de la montée vers Nordkapp, les dizaines de km sous et sur la neige de nuit enveloppé dans les flocons, le vent chargé de poudreuse qui fouette la GT3 et qui crée un tapis mouvant, fascinant et enfin, toutes les rencontres sympathiques de cette longue promenade.

Fallait-il faire ce road trip en solitaire ? Je pense que oui. Egoïstement oui. Les souvenirs sont bruts, personnels. Deux semaines d’images, de sons qui distilleront pendant un long moment cette folle envie de reprendre la route au volant d’une machine faite pour aller vite, au son démoniaque, qualités cantonnées dans ces conditions de roulage, au champs des possibles.

Merci à ceux qui ont suivi cet épisode hivernal Je vais essayer de travailler sur une version web un peu plus esthétique, avec un récit plus concis et une navigation plus 2.0 Dans quelques jours je posterai le tableau de bord avec les cartes, les liens vers les hébergements et le budget à prévoir pour ceux qui seraient tentés

La prochaine édition est fatalement dans ma tête

Merci à toi d'avoir partagé cette fantastique aventure ... :):):)

je suis assez d accord avec toi ,seul au volant dans ces paysages

Bravo, vraiment bravo et... une nouvelle fois merci !

Génial et encore merci pour le partage