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Lozère 2016, compte rendu, les photos, les anecdotes !
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sebflat2 En ligne
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Message : #651
Envoyé le 28-06-2016 à 19:21
 

(28-06-2016 18:49)socrate993 a écrit :  Emmanuel, il est lent, il traite les photos, mais elles sont pas mal du tout ses photos !! Thumbup WinkWink

Les miennes, c'est du brut pas retouché !! BigsmileBigsmile

Si, tu as ajouté une haie sur le flanc gauche de ma 2.2, quand je reculais lors de la Lozère 2010 ! BigsmileBigsmile
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socrate993 Hors ligne
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Message : #652
Envoyé le 28-06-2016 à 20:31
 

(28-06-2016 19:21)sebflat2 a écrit :  
(28-06-2016 18:49)socrate993 a écrit :  Emmanuel, il est lent, il traite les photos, mais elles sont pas mal du tout ses photos !! Thumbup WinkWink

Les miennes, c'est du brut pas retouché !! BigsmileBigsmile

Si, tu as ajouté une haie sur le flanc gauche de ma 2.2, quand je reculais lors de la Lozère 2010 ! BigsmileBigsmile

nan, nan... tu as vraiment failli finir dedans... ShockedBigsmileBigsmile
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motoby911 Hors ligne
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Message : #653
Envoyé le 28-06-2016 à 20:57
 

C'est vrai qui l'est lent ......mais l'attente est herotique Smile

Bon ca vient bordel Bigsmile
(Ce message a été modifié le : 28-06-2016 21:33 par motoby911.)
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Rol84 Hors ligne
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Message : #654
Envoyé le 28-06-2016 à 20:58
 

Et l'orthographe erratique Shocked
Bigsmile
Viradisé à perpétuité
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motoby911 Hors ligne
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Message : #655
Envoyé le 28-06-2016 à 21:34
 

Oh nom de diou !!

J'monte me coucher Bigsmile
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rmp356 Hors ligne
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Message : #656
Envoyé le 28-06-2016 à 22:04
 

Bonsoir les Lozèriens !
Tomber sur le CR 2016 m'a fait re-penser à l'édition 2009 ...
Ma première. Et deuxième du nom.

Une petite fonction recherche ... Et les fleurs, qui ce matin étaient écloses ....

Vous me direz si, en changeant les pseudos, la Lozère 2016 a conservé ses traditions !!

Aligotement vôtre


(18-07-2009 15:50)rmp356 a écrit :  La malédiction des marguerites


" Tu viens acheter du sifflard et du fromage au marché ? " La tradition des courses le Samedi matin est respectée. Il faut ramener quelque chose à Maman pour essayer de se faire pardonner cette virée lozèrienne.
Je tombe sur le stand d'un bouquiniste un peu à l'écart des bancs. Les vieux bouquins attendent depuis des lustres, certains empilés, d'autres serrés dans des bacs, qu'une main et des yeux leurs permettent d'aérer leurs phrases et de se secouer les pages.
Un titre m'interpelle. Un ouvrage de Roger Martin du Par, éditions MMP ( NDLR : les poules marchaient à l'époque ) intitulé : La Malédiction des Marguerites .

Je vous en livre quelques passages :


Mende , Juin 1909 .

Il a fait froid cet Hiver. Le Printemps fût humide. Les hommes et les bêtes n'en peuvent plus Enfin , l'Eté s'annonce . Alléchant, l'appel des champs. Car il va falloir pour cette noble caste de bergers partir dans les Causses avec le troupeau.
Qui sont-ils vraiment ? D'où viennent-ils ? Difficile de répondre précisément.
Dans ces contrées, les naissances ne sont pas toujours enregistrées. Surtout avec la neige. Ou alors avec plusieurs mois d'écart. Et si on y pense.
Ces Pionniers d'Origine Rurale sur Causses Hors Itinéraires Sécurisés en T, E ou S se revendiquent porschistes. Leur patois est parfois difficile à décrypter.

Ils vont souvent par paire. certains sont " bi ", d'autres marchent seuls, mais restent liés au groupe pour l'essentiel.

Le départ vers les Causses cause dans ce moule beaucoup de situations piquantes.
Le doyen du clan est 110. On ne sait pas si c'est son âge ou son voltage, mais il est le souffle vital de cette expédition. Il parle souvent de ses sorties du 19éme siècle, du temps de sa belle Linette, une vache normande. Petite, maniable,endurante, elle connaissait tous les chemins . Comme Airaldite. Son binôme. Un gars attachant , pas collant , le spécialiste topo .
Car le dénivelé est là. Et bien là. Faut connaître. Ca tombe bien Airaldite est incollable sur le sujet. Mais en ce début de siècle, la France est plus prompte à raccommoder le costard du Capitaine Dreyfus ou à envisager le démontage de la tour de Mr Eiffel pour la transporter à Garabit. Il n'y en a que pour l'armée et le chemin de fer. Les voies pour bovins attendront. Qu'ils se rassurent, ça viendra !
Il faut donc naviguer à l'estime, à l'expérience. Les éclaireurs sont précieux alors.

Silex et son fidèle Pastèque sont de ceux-là. Toujours devant, à s'assurer de la fiabilité du sentier (du beurre par rapport à la confection parisienne ) , n'hésitant pas à tester ponts et parapets pour que le troupeau puisse passer en sécurité .
Silex ? Un homme à multiples facettes. Souvent lapidaire. Dur au contact, il cache en lui une odeur de souffre pour qui ose approcher son nez. En toute saison il indique l'heure. Par le biais de ses commissures labiales. De bon matin, elles sont vers le bas. Vers 13 heures, proches de l'horizontale. Le soir, Silex devient galet quand elles se rapprochent des oreilles. Il devient plus rond au fur et à mesure qu'il l'est. Mousse dirait Mickey.
Dans son ombre, voici Pastèque. Pas le style Labrador, à vous amener la baballe et à se frotter à vos jambes alors qu'il vous a jamais vu. C'est le genre pro. L'encadrement des boeufs, veaux, vaches et autres couvés, c'est un métier ! Pure race Marchien, je crois.

L'intendance est chose sérieuse. Même en ces temps estivaux, le vent du Nord peut vous surprendre et vous bloquer des jours entiers sur les pentes de l'Aigoual.
Gygo en est chargé ; le transport des flageolets est sa priorité. Son chef cuistot est Le Brez , l'homme du feu , toujours chaud de la tige . En plus il connaît les herbes du Cros dans la montagne. Il peut manger épicé en même temps qu'il conduit d'une main sa nouvelle carriole Manufrance , une firme stéphanoise qui change son fusil d'épaule pour se mettre au vert .
Avec Gygo et Le Brez de concert, le groupe a du gaz pour lutter contre les vents .

Souffle le vent d'Espagne, Manouel et Ri ( avec le reu de Jota dira Raymond ) , deux réfugiés ibériques ont perdu Pablo sur la route de Clermont . Ce dernier allait connaître une certaine carrière au Paris Sur Gouache, en bleu ; les deux premiers sont restés centre France. Avec les " toros " .
La légende dit que Manouel était un saigneur . Il faisait des boudins .
Il avait une fabrique au 56 A Tarragona , 1er étage avec oun vailoux au dessus de son bureau . Le soir , passaient des étoiles .....
Mais une sombre histoire de sang contaminé par la grippe de la vache en croissance folle le fit montrer du doigt . Et pas avec le pouce en l'air .
Il ne dut son salut qu'à la fuite avec son meilleur préparateur , un emballeur de boudins de première , toujours habillé d'un cuir crème ( prélevé sur un taureau albinos aux yeux rouges sombres ) le fameux Ri . A toute vapeur , ils filèrent en France à la voile déguisés en porteur de valises de Picasso et se fondirent dans le paysage lozèrien .
Malgré quelques difficultés .
Ri ne parlait pas bien le français et voulant aider Le Brez à garer sa carriole , lui dit " ... coulé , .... coulé " . Bien sûr Le Brez a reculé .... et a explosé les lanternes arrières d'origine , dans la pierre cachée dans les herbes !
Et lui , a dit : " ... culé ! "
Le "u" ne se prononce pas forcément pareil de part et d'autre des Pyrénées .
Comme dit Manouel , fin intellectouel , " on né pé pas êtré au fourné au moulin "

Qui manque à l'appel du commandant Ric O' Shea ? Un ancien de la guerre de 70 , qui a su rebondir sur sa cornemuse . Il aurait voulu être reporter et avait suivi en 1903, le 1er tour de France cycliste comme assistant de Géo Lefevre, journaliste de "l'Auto".
Ah ! Voir pédaler Maurice Garin à 26 kms de moyenne sur 2428 bornes, il en était encore tout ému. C'est sûr, il aura bientôt son vélo. Un gars de la Loire lui fait un 42 dents sur un plateau. Le rapport idéal pour attaquer les cols des Causses. mais le kilt le gène un peu en selle. Il compense en mettant une peau de mouton retourné à l'entre-jambe.
Mais ça cocotte un peu au bout du boyau .

Toujours assis , il aurait pu s'appeler Rocking-chair , mais tout le monde le nomme l'Ecureuil . Pas pour ses grosses noisettes . Mais pour son côté épargnant . Le boeuf, ça eu payé ... Faut pas tout claquer , il pense d'ailleurs ouvrir une boutique avec un coffre dedans . Les gens de la ville appellent ça une banque . Lui préfère dire caisse .
Des fois il s'énerve et devient tout rouge . A la vue d'un pin , il monte dedans et, assis sur une branche dévore une pigne . Et il crie " Pignons !!" tout content .

A ce cri , le gars de la Loire répond en général : " J'ai un 16 dents au max , pour le bas c'est complet "
Et avec un 42 par 16 , le O'Shea va comprendre qu'il se prénommerait Jean en lâchant le O , ce serait vrai .
Car le gars de la Loire , sans être berger de formation , se joint depuis 2 ans à cette secte pour tester ses vélos . Il fait le tour des Causses avec Ric .

Tapi dans l'ombre , le berger à l'origine de cette histoire : Masdo . Un explorateur né .
Dans une contrée lointaine . Son grand père ( confrère du père Poquelin ) , tapissier du shah d'Iran Moustach IV , l'initia très vite aux rites du tapis volant . Qui l'emmena jusqu'aux cimes enneigées du Kilim . C'est sur les pentes abruptes du sommet de l'Afrique qu'il rencontra son taureau de voyage , un modèle à malle haute , qu'il baptisa "Cal ".
Cal à malle haute et lui s'en vinrent en Europe le tapis sous le bras . Ce dernier ne vola plus jamais avec Cal . Toujours difficile les vols internationaux avec les animaux .
Pendant la remontée transalpine , Masdo eu une relation passionnelle avec une italienne native d'Arése près de Milan . Mais hépatiquement fragile , la belle ne résista pas à une terrible jaunisse qui la décapota . C'est à partir de ce drame personnel que le jeune Masdo fit des recherches sur la macération des plantes .
A côté de ça , il fait aussi des petits pains ronds qu'il fourre de viande de boeuf . Une recette d'une vieille tante de O'Shea , mummy O'Nald .
Masdo et O'Nald , une association qui va faire son beurre avec le cholestérol et les triglycérides ....... des autres .

Pat Hibulair aime bien ces petits pains . Pat a faim de pâte à pain , c'est pas éthique au niveau ligne . Pourtant on lui dit : " Le poids , c'est l'ennemi "
Il répond : " 1,2,3 j'enlève le toit , 4,5,6 j'ai mon flat-six , 7,8,9 qui l'est tout neuf , 10,11, 12 , Pat dans la ..... bouze ! Et mer.. , j'ai pas assuré ! "

Tout ça fait bien rigoler le Bison , notre dernier berger capé des 2 étoiles et plus .
Il a sillonné le Wild Wild West avec Bill Cody d'où son surnom . Cette force est tranquille , ce n'est pas un mythe errant . On ne le flatte pas à tort , mais à raison car il peut être mécène . Son côté ricain .

J'allais oublier un couple . C'est un peu normal , eux sont normaux !
Polis , gentils , souriants , ils sortent un peu de l'ordinaire dans ce monde de coureurs de prairies . C'est presque trop beau pour être honnête ..... Des malandrins ? L'avenir nous le dira .

A ce groupe de bergers expérimentés sont associés de jeunes bergers qui n'ont qu'une seule transhumance à leur actif .
Nous reconnaissons dans le désordre ambiant au milieu des mugissements des bêtes frémissantes , Copin et Copine , le Belge de Lens , Pier Saur qui a un sacré fumé , Canari et Deudeu .
Car en cet Eté 1909 , il y a besoin de renfort . Une nouvelle race de bovidés est là : les Bleubitos , résultat d'un croisement qui évoluera au fil des ans vers le chocolat violet .

Que serait le troupeau sans son berger . Mais l'inverse n'est-il pas vrai ?

L'usage veut que le rassemblement se fasse dans un pré aux portes de Saint Chély d'Apcher . Au Nord du village , près de la Via Bovida ou ce qu'il en reste .
Cette année , il y a de la tension dans l'air . Un je ne sais quoi de différent .
La faute aux italiens ..... Il y a 15 jours , des bergers des Dolomites ont réussi l'impensable . Passer en Suisse en partant de Brescia , Mimile et Miglia aux commandes du troupeau , en 4 jours !! .

"Des doublarbres qu'elles s'appellent leurs vaches ! "
C'est Silex qui a appris ça et la nouvelle a vite fait le tour du clan .
110 est formel : " Si on veut pas passer pour des peigne-culs , il faut choper l'Aigoual en 3 jours ! "




Silence ................




3 jours ! Deux fois moins de temps que la sortie classique . Du jamais vu . Sur le papier , c'est impossible .
L'aligot a du mal à passer dans les gosiers noués . " Culés de dolomites " articulent Pat et Le Brez . La saucisse dans l'écuelle sur les genoux est à ce moment le seul morceau cylindrique consistant dans un rayon de 50 cms ....

C'est à ce moment que Masdo aurait dit :
" J'ai peut être une solution ..... "
Même les mouches ne s'entendent plus voler et se posent silencieuses sur le dos des bleubitos .

" J'ai fait des recherches sur une crème à base de marguerites . L'application sur la peau permettrait de ne plus sentir la douleur ou la fatigue . Avec ça , on doit y arriver "

" Tu l'as essayé ?? !!"

" Non, pas encore sur l'homme . J'ai essayé sur Cal , mais il se laisse pas faire , la crème avec lui c'est sport . C'est pas automatique . Il faudrait un volontaire .... "

Et c'est là que tout a basculé . Car le volontaire fût le Bison .
Mauvaise pioche . Car le Bison peut tout absorber , tout brouter . Gazon , minou , marguerites . C'est un faux négatif . Ou un vrai positif . C'est pas un bon test .

" Comment tu te sens ? " lui demande t-on après l'application crèmeuse .

" Bof , comme d'hab , j'suis pas coupé . Je me sens bien à l'air libre "

Ce qui , vous l'avouerez , ne veut pas dire grand chose . Mais à ces mots, le troupeau ne se sent plus de joie à voir certains bergers se masser les cuisses et les mollets, pantalons remontés.

Masdo , Silex , Copain-Copine , Ric O'Shea , Pat Hibulair veulent mettre le feu .
Le gars du 42 papillonne un peu. Pas le genre fleuriste.
Les autres sont réticents : " On n'est pas des tafioles ! "

La marguerite irrite .

Le troupeau est nerveux. Les bergers sont à fond, les bêtes font le dos rond. Cal le taureau n’est pas bleubitos, il est un peu à part. Nouveau en Lozère, mais « averti » par ses nombreux périples avec Masdo. Il est en position « D ». D pour départ. Un autre est en position « E ». E pour électrique. C’est le fameux Toupi, un taureau qui a du jus. Même les bergers expérimentés s’en méfient, car il peut partir en vrille le Toupi. Attention à ne pas le brancher, ça peut faire des étincelles. Un autre a une plume dans le cul, c’est Raoul ma plume ; entre 2 bouses ou crottin, il meugle en alexandrins.
Il y a Mad Bull, rusé comme un sioux mais pas assis. Il préfère courir après la blonde qui se « plancke ».
Car pour canaliser ces bêtes pleines de sève, quelques belles ont été réunies, des bleubitosses.
Le Drashula en a les dents qui poussent, bizarre pour un ruminant !
Dans les dernières queues qui battent la mesure, il y a Docsusu, Lilozenfan, Sebcébien et Menubroutin.
Manque à l’appel la Bûche, un taureau en tee-shirt bariolé. Pris de colique, il n’est pas du voyage. Dommage.

110 lève le bras, signe du départ. Silex et Pastèque partent ventre à terre. Le cycliste du 42 essaye de les suivre à l’aspiration. L’effet marguerite motive les « locos ».
A ce train, les wagons se distendent. Silex fleuri est maillot jaune du tour à ce moment. Mais le dopage à ses limites, il va en être la première victime en montant :

Sur un petit pont de pierre
Il va juste vivre l’enfer
La cuisse ferme jusque là,
Sous l’effort se déroba
Et sur le parapet calcaire
Pour ne pas mettre pied à terre
Devant Pastèqueeeeuuuhh

Tout le côté gauche frotta
Pour éviter le Père François
Sur sa charrette qui cria
Cré nom de Diou pousse toi de là !

Le cycliste, tête baissée derrière lui, en plein effort ne pût que bloquer la rotation des guiboles. La roue libre n’existant pas, principe physique s’appliqua, dérapage incontrôlé, donc au tas.
La malédiction commençait.
Ils coupèrent par la grand route pour aller directement à Mende chez le Docteur Jérôme Tareyre se faire soigner.

Un peu plus loin, dans un hameau, Masdo s’arrête pris de hoquets.
Une foune mal digérée ? Non, le diagnostic de Pier Saur fût sans appel.
La crème irritante avait surchauffé la pompe gauche, le caoutchouc de la semelle avait fini de vulcaniser…
A ce rythme, les italiens pouvaient déboucher une autre bouteille de grappa !
Les bergers se regroupèrent autour de la carriole du Brez pour faire le point.
« C’est foutu »
« C’est mal barré »
« 110, qu’est-ce qu’on fait ? »
Le moral était au fond des sabots.
Sauf celui des bleubitos qui, sûrs des leurs, était au beau fixe.
Un berger le remarque :
« Eh les gars, vous avez vu les bêtes ? Elles avancent toutes seules, elles semblent n’avoir pas besoin de nous. Elles connaissent la route ou quoi ? »
Force était de constater que cette nouvelle race se comportait de façon surprenante. Pas une plainte, pas un pas ou pet de travers, un coup à mettre tous les anciens au placard !
Mais l’heure n’était pas à philosopher sur l’avenir de la profession car bientôt ce fût Ric O’ Shea qui montra des signes de faiblesse. Au bout de quelques kilomètres, l’écossais était à la hauteur de son kilt.
A l’arrêt.
Les pétales de marguerite entrainent chez les cœurs sensibles des régimes difficiles à supporter. Le romantique scottish à poil ras se vit avec une stèle à son nom dans la montée de l’Aigoual et cette vision le fit frissonner de la houppette. Il préféra calmer le jeu.

Le premier bivouac est près de Mende, la grande ville de Lozère.
Ri est de corvée de feuillets. Il creuse. « Bing » entend-il au fond du trou . « Maqueshcéqué ché ? »
Des feux ronds , 4 au total , sont déterrés . Il est bien loin de se douter, cet archéologue amateur qu’il vient de trouver les lanternes du char de Vercingétorix perdues sur le chemin d’Alésia . Se sentant un peu responsable du bris des feux arrières du Brez , Ri les utilisa pour les remplacer . Et c’est comme ça que la carriole Manufrance du Brez passa du style roman au style gothique .


Il est temps de remettre le buron au centre du bivouac, et les bergers dans le buron.
L’ambiance est ambigüe.
Aujourd’hui il y a eu de la casse, mais les bleubitos sont « faciles », le challenge est encore possible !
Après le partage de la foune, les bergers se regroupent en rond et goûtent traditionnellement les différents breuvages tirés des besaces.
Tout est à base de plantes dans ces liquides. En tout cas mieux digérés que les crèmes !
Ils se finissent en gobant les boules de l’émir. Abel était de la fête ce soir.

Au réveil Copin est torchon, chiffon, carpette.
Verveine, poire, prune et marguerite ne font pas bon ménage.
Silex fonce à la ville chez le bon docteur Tareyre pour quémander (on dit comme ça à Mende) de l’aide.
« Docteur, vous avez été si bon la dernière fois, c’est pour Copin ».
Silex revient dépité.
« Il a dit que je pouvais aller me faire bronzer chez les Grecs ! »
Heureusement Copine est là pour remonter Copin à niveau.
Une victime de la crème. Brûlé, mais sauvé. Ouf.

Le dernier marguerité , Pat’Hibulair , n’a pas flanché . Seulement une baisse d’appétit, ce qui est exceptionnel chez lui. La crème de Masdo fera t-elle carrière dans les produits amincissants ?

Bon ! Finies les lamentations, Ric O’Shea garde le buron pour se refaire la griotte, les autres à l’Aigoual !
De passages étroits en ravines profondes, les causses sont traversés au rythme wagnérien, la beauté des paysages ne résistant pas au challenge entrepris.

L’Aigoual enfin ! En 2 jours !
Le vent de la victoire souffle à pleins poumons. Les bleubitos sont impassibles, la routine quoi. Les anciens pleurent. Ils l’ont faits !
Le retour sur Mende est plus lent pour profiter pleinement de l’exploit. La nouvelle s’est répandue plus vite qu’un Pier qui roule en S.
Le maire de Mende leur offre les clefs de la ville et les loge à l’hôtel. Ils sont pressés de questions, tout le monde veut payer sa tournée. Certains s’y ruineront. La presse nationale débarque ; les frères Lumière viennent cadrer et immortaliser l’instant.
C’est la gloire. 110 leur sort : « Vous pourrez dire : j’y étais »
Les bleubitos sont reconnus pour leur capacité à enrouler copieux, mais pas qu’au lit, chère Madame !

Ces bergers, que sont-ils devenus ?

Silex a épousé Martine la propriétaire de l’hôtel et est devenu le roi du zinc.
110 est survolté depuis et vise le 102, soit un double 51.
Airaldite a bifurqué sur l’industrie chimique.
Pastèque n’a pas pu voir une de ses descendantes formée à Baïkonour et envoyée dans l’espace.
Un jour peut être, du jus de Pastèque sera sur Mars s’il n’y a pas de pépins.
Gygo a repris la devise de son ancêtre Barthélemy Caille, maitre-coq à bord de l’Hermione : « Fayots à bord chassent la mort ! » Et il a fondé Bonduelle.
Le Brez est resté dans les épices et saucisses. On le dit près de Toulouse présidant un club pas très net.
Manouel a migré dans les Alpes pour s’éloigner du franquisme naissant. Plutôt que la guerre, niqua et se multiplia.
Ri partit à l’opposé et séduisit une riche veuve bordelaise Mme Menez. Il prit, et la veuve, et son nom.
Ri Menez eût un fils, Bernard.
Ric O’Shea vit son rêve se réaliser, il devint journaliste et créa la revue « Parents ».
Masdo est parti outre atlantique après 18 et a fait quelques petits dans la restauration rapide.
Cal n’a pas suivi, vendu à un italien ; il se murmure que sa musculature aurait inspiré le blason d’un jeune constructeur automobile.
Pat’Hibulair a fait parti de ses pionniers des courses automobiles,il aurait aimé faire le Paris-Madrid mais il préféra le Paris-Brest .
Le Bison est monté à la capitale rouler sa bosse, on a perdu sa trace.

La conclusion de tout ça se trouve peut être dans la célèbre chanson de Gébé de Sisseplussun :

Quand nous étions bergers
Du côté d’la Lozère
Pas de marguerite, oh non
Pas sur zones stratégiques
Pour qui avait la trique
Mais des Flat, cré nom de nom
Mais des Flat, cré nom de nom



Roger Martin du Par



Voici comment se termine ce petit ouvrage .
Je laisse le soin à Oggy de mettre en forme tout ça avec les photos .
Et merci à Charlotte pour la saisie de quelques pages de ce petit récit.
On dit souvent que l’Histoire se répète. 1909-2009 , des similitudes ?



Wink

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socrate993 Hors ligne
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Message : #657
Envoyé le 28-06-2016 à 22:19
 

Juste pour les grandes étapes : on ne commence plus à St Chély mais directement à Mende et cette année on n'a pas fini au pied du viaduc mais dans une champêtre auberge paysanne... Wink

Et les parapets se portent bien ! Bigsmile
(Ce message a été modifié le : 28-06-2016 22:22 par socrate993.)
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rmp356 Hors ligne
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Message : #658
Envoyé le 28-06-2016 à 22:31
 

Bisou Chantal !

Combien de Lozère pour vous 2 ?
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socrate993 Hors ligne
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Message : #659
Envoyé le 29-06-2016 à 09:09
 

Thierry 8 pleines (et une à peine commencée avec Olivier2L4 qui avait eu un gros souci moteur dès l'arrivée en 2008) ; moi 7 ! Wink

Bises !
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D S Hors ligne
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Message : #660
Envoyé le 29-06-2016 à 09:13
 

(29-06-2016 09:09)socrate993 a écrit :  Thierry 8 pleines (et une à peine commencée avec Olivier2L4 qui avait eu un gros souci moteur dès l'arrivée en 2008) ; moi 7 ! Wink

Bises !


ah ouai d'accord, j'comprends pourquoi j'avais du mal à vous suivre , vous n'avez plus besoin d' road book ,vous connaissez les routes par cœur !

la poste vous salut bien Cool

WinkBigsmileBigsmileBigsmile
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