J'ai bien bossé aujourd'hui
EpisodeII:
21h00 : Là, se prélassent sur la terrasse quelques membres « moderneux » sympathisants du club des yeux rouges (branche dissidente du 911.net), venus tout spécialement admirer nos magnifiques montures (les voitures pas les mamans) et profiter de l’occasion pour se rincer le gosier à l’œil (et aussi se rincer l’œil, le gosier sec). Certains sont venus de très loin comme nos amis les belges , certains même au volant de leur voiture à eau en passant par l’autoroute de l’est (toujours désert même le 15 Août). Les quelques mioches venus contre leur gré commencent à avoir la dalle et s’abrutissent sur leur game boy.
Notre fan club est au complet avec la présence de la Harry’s family (grands consommateurs d’une marque de mie de pain bien connue), de notre non moins célèbre urgentiste de l’extrême cigare au bec qui pour l’occasion a revêtu son plus bel uniforme de mamelouk californien. Accompagné de son fidèle barreau de chaise castriste, ce dernier s’est attiré les faveurs d’une magnifique concubine qui pour l’occasion s’était elle aussi parée de ses plus beaux atours. La rigueur apportée à la toilette de cette reine de sabbat mexicaine et les filets de bave ruisselants de la bouche fétide de nos camarades les plus anciens en disent long sur l’entrée remarquée de ce binôme improbable.
Derrière son téléobjectif hypertrophié, la langue dégoulinant entre ses ratiches de vieux beau, notre gnome paparazzi des nuits chaudes de la jet-set congolaise, en profite pour mitrailler la belle, se découvrant à tout jamais une vocation inébranlable pour le nu artistique en photos numériques .
Patounet, engoncé dans un accoutrement ridicule digne des plus vilaines rombières des bordels vérolés de la médina de Fès, ne cache pas son émoi et nous gratifie d’un « fille de joie s’qu’elle est bonne ! » (il parlait probablement de la bière) dans la plus pure tradition poétique de la paysannerie grolandaise du XVIème siècle.
Le bison quand à lui, fidèle à son flegme légendaire et britanique (à c...lles rabattues) relativise l’incident en s’exclamant à qui veux l’entendre « on verra bien la tête qu’elle aura demain matin sans son fond de teint! ».
Les remarques graveleuses battent leur plein et l’ambiance est aux grivoiseries. Le taulier s’époumone à tenter un discours que personne n’écoute pendant qu’une maman (probablement ivre après un demi verre d’orangeade) reprend sa respiration après une mauvaise chute de chaise suivie d’un triple salto arrière et d’une double fracture tibia-périnée.
Il faudra au moins trois ou quatre griottes des Fagnes pour que tout ce monde soit enfin arrivé, que les mamans soient habillées et fardées et que toutes les convives mâles soient enfin remis de leur émotions érectiles.
21h30 (et quelques grammes dans chaque œil) : Patrick est toujours en caleçon et arbore la même perruque ridicule. Les invtés de cette soirée très privée s’avancent péniblement vers l’entrée de la brasserie de sa majesté Frédo premier transformée pour l’occasion en magnifique cafétéria orientale (genre Flunch marocain). Certains, les plus aguerris se précipitent vers le buffet gratuit à volonté tandis que les plus malins (les grands anciens) se retrouvent patiemment au comptoir, sirotant une roteuse tout en devisant sur leur amour naissant pour belle concubine de l’urgentiste au monte cristo. Nous sommes au début de la nuit la plus chaude que la terre ardennaise ait connu depuis l’avènement de Bérrurier premier en 1664.
22h00 : Harry à pris place à table, son assiette remplie à raz-bord de couscous–mergez-congelée-poulet-fermier-ardennais (tout ça pour ne pas avoir à se resservir et se préserver d’une nouvelle file d’attente épuisante pour ses cannes de poussin malade). Maman n’aime pas la bière (pffffft !) et revendique sa cuite au vin blanc (elle est bizarre maman des fois). Elle en profite pour parler de ses varices avec sa voisine. Les pistards se sont regroupés pour mieux discuter de leur doutes. Les belges se sont mélangés avec les autres convives pour passer inaperçus (mais on les identifie aisément à cause des emplâtres de fond de teint brunâtre étalé à la truelle par leur condisciple Frédo le brasseur). A la lumière des lampions au néon, sur un fond musical façon disco égyptien post Dalida, chacun se délecte de ce repas de roi tout en se gargarisant le fond de la gorge d’une lampée de royal pinard.
23h30 : La compétition est à son apogée, chacun puise dans ses ressources pour avaler une gorgée de plus de boisson qui fait rire. Les plus vaillants se sont allongés sur le tapis persan époque Saint Maclou où a été installé pour l’occasion un narguilé. La p ipe à eau passe de bouche en bouche accompagnée au passage de quelques gonocoques. Les discutions vont bon train mais l’articulation devient approximative. On fait la queue devant les toilettes des dames.
Dimanche 00h00 : La soirée s’occidentalise version Village People. Le tapis Saint maclou est remisé pour laisser place à une piste danse improvisée. Sur des rythmes pas du tout orientaux, quelques couples s’essayent à des passes de rock averonnais. Le comptoir des Fagnes ne désemplit pas. Les serveurs sont débordés, les belges pas encore fatigués.
02h30 : L’urgentiste à enlevé le haut et tout le monde prie pour qu’il en reste là. Doud continue son mitraillage sur la même cible qu’à 21h00. Pierrers va se coucher, il vient de battre son record de longévité en soirée. Maman ne veux pas partir, elle en est à son troisième verre de blanc et n’est plus en possession de ses facultés mentales. Pitou est toujours intarissable sur la pompe à injection. Oggy fait semblant de l’écouter et a un œil qui se ferme. On commence à se donner rendez-vous pour l’after au carmel. Le bison reste stoïque, accoudé au comptoir, inébranlable comme un vieux chêne décontracté du gland. Personne n’est malade, ce qui en dit long sur la qualité du menu et du liquide frelaté du brasseur ardennais.
03h00 : Sur le parking, on improvise des petits convois pour l’étape nocturne en direction du carmel où nous attendent quelques bières bien fraîches (ça manquait un peu) et un film de boules des années soixante dix où on voit de temps en temps un bout de sein qui dépasse d’un corsage honteusement dégrafé. De quoi réveiller les instincts lubriques du lutin vert qui pour une fois n’a pas oublié la moitié de son paquetage en quittant la brasserie.
Maman roupille dans la voiture.
[Edite le 23-9-2008 par RICO73]